Le 16 novembre dernier, nous avons saisi l’opportunité de suivre une formation organisée par Bruxelles Environnement intitulée L’économie circulaire appliquée aux installations techniques. Voici l’occasion de vous partager ce que l’on en a retenu !
Le secteur de la construction compte parmi les plus grands consommateurs de ressources et parmi les plus gros producteurs de déchets en Belgique et en Europe. Mais saviez-vous que les installations techniques des immeubles (éclairage, chauffage, climatisation, ventilation…) généraient, elles aussi, des incidences non négligeables sur l’environnement ?
Nul besoin de le rappeler, notre modèle économique linéaire actuel n’est pas durable et il convient désormais de laisser place à une économie circulaire. Les grands principes de ce modèle circulaire sont bien connus, mais comment les appliquer au secteur de la construction et aux installations techniques ? Adaptabilité, allongement de la durée de vie, économie de la fonctionnalité et réemploi : tels ont été les maîtres-mots de cette formation. Voici donc quelques stratégies à garder à l’esprit pour la conception de bâtiments plus durables…
Réversibilité et adaptabilité
La réversibilité de l’immeuble doit être pensée tant au niveau spatial (pour permettre les changements d’usage) que technique (pour faciliter le démontage). En d’autres termes, les installations techniques doivent être positionnées et localisées de façon à ne pas constituer d’obstacles pour de futures modifications de l’immeuble. Il s’agit également de privilégier les installations aisément démontables (ex. : un système de ventilation qui se clipse).
Les immeubles se composent de plusieurs couches ayant différentes durées de vie (enveloppe, structure, services…). Afin de pouvoir rénover une couche sans risquer d’en abimer une autre, il convient ainsi de maintenir une séparation fonctionnelle, c’est-à-dire une indépendance entre les installations techniques et les éléments constructifs de l’immeuble. Il s’agira, par exemple, d’éviter d’encastrer des équipements techniques dans une dalle en béton !
Allongement de la durée de vie : le pouvoir de la maintenance
La maintenance permet non seulement d’optimiser la performance énergétique des équipements, mais aussi d’allonger leur durée de vie. Il s’agira, par ailleurs, de privilégier une maintenance préventive plutôt que curative et de ne surtout pas négliger l’étape du commissioning (ou prémaintenance) ! En effet, dès l’entrée en service du bâtiment, cette dernière permet de s’assurer que les installations fonctionnent correctement et affichent le rendement attendu. Des réglages sont ensuite apportés pour remédier aux problèmes éventuels. Le commissioning favorise donc une longue utilisation ! Notons, enfin, que lorsqu’un remplacement d’équipement sera jugé nécessaire, il s’agira d’éviter de remplacer à l’identique lorsque des produits plus performants existent.
Économie de la fonctionnalité : le leasing
Le concept est simple : acheter un service plutôt qu’un produit. Certaines sociétés proposent, par exemple, d’acheter le service lumière au lieu d’acheter des appareils d’éclairage. Le producteur devient alors responsable de la gestion du produit tout au long du cycle de vie et a donc tout intérêt à rendre ses produits plus robustes et facilement démontables pour leur entretien (ex. : Pay per Lux de Philips ou Light As A Service d’ETAP Lighting).
Réemploi des installations
Si le réemploi de matériaux est plus fréquent, sachez qu’il est également possible de donner une deuxième vie aux installations techniques ! Pour ce faire, il est toutefois primordial de tenir à jour un logbook (carnet de maintenance) permettant d’assurer à l’éventuel repreneur que le matériel est en bon état. À titre d’exemple, un groupe de ventilation d’un immeuble de bureaux de la place De Brouckère à Bruxelles a été démantelé en 2019 afin d’être réutilisé pour la rénovation d’un bâtiment à Aartselaar, près d’Anvers. Ce dernier n’a pas encore été installé dans sa nouvelle demeure, mais l’expérience semble prometteuse !
Conclusion
Force est de constater qu’un changement dans nos modes de production et de consommation est nécessaire. À travers les principes de l’économie circulaire, ce changement est en marche et ne laisse pas en reste le secteur de la construction. Le bâtiment de demain ne sera plus considéré comme source de déchets, mais plutôt comme une banque de matériaux. Il sera résilient, adaptable et réversible, et si les principes de circularité ont été davantage appliqués aux matériaux jusqu’à présent, rappelons que les installations techniques ont également un rôle à jouer !
Pour aller plus loin…
Diverses plateformes destinées à favoriser le réemploi existent telles qu’Opalis, Rotor, 1500reuse, Retrival ou encore Machineseeker.
Autre lien utile : Ecobuild.brussels est le cluster de la construction et de la rénovation durables à Bruxelles. Il rassemble les entreprises actives dans ce secteur et favorise le développement de leurs activités.